Une frontière de 3,2 kilomètres entre les États-Unis et la Russie !

Les îles Diomède au milieu du détroit de Béring
Les deux îles appartiennent à deux pays différents...
- la grande Diomède (Russe) d'une taille de 29 kilomètres carrés aussi appelée l'île Rakhaminov appartient à la Russie
- la petite Diomède (Américaine) d'une taille de 5 kilomètres carrés aussi appelée l'île Stern appartient aux États-Unis.
N.B. Il n'y a que 3 km d'océan entre les deux îles. Chaque île est à environ 40 kilomètres de la Russie et de l'Alaska (États-Unis).
Ces îles sont séparées par seulement trois petits kilomètres.
Elles sont presque aussi proches de leurs pays respectifs; grande Diomède est à 45 kilomètres des côtes russes tandis que petit Diomède et à 40 km de l'Alaska.
Les îles sont ce que l'on appelle des thuyas c'est à dire des îles avec de grandes falaises entre 250 et 300 mètres de haut avec au-dessus un plateau.
Forcément, il fait froid.
La mer est gelée en hiver. Il y a 300 jours de brouillard par an. Au plus chaud, il fait 13 degrés Celsius en été.
La végétation y est presque inexistante avec aucun arbre mais par contre il y a beaucoup d'oiseaux vivants sur les falaises du coin ainsi que de nombreux animaux vivent dans le grand froid comme des baleines, des morses, des phoques ou des orques.
Le plus important, c'est le changement de date soit cette ligne imaginaire qui permet de déterminer les horaires que nous avons à travers le monde.
Quand il est midi le mardi sur l'île américaine, il est 9 heures le mercredi sur l'île russe.
Ça veut dire que quand les russes regardent la petite Diomède, il regarde littéralement le passé.
Ça veut aussi dire que si les Inuits de la petite Diomède regardent la grande Diomède, il regarde le futur!
Mais penchons-nous plus précisément sur la Grande Diomède; elle ne possède pas d'habitants permanents mais une base militaire russe importante. On y parle du «rideau de glace». La base fonctionne toujours aujourd'hui et c'est le seul endroit inaccessible de Russie. Un ancien garde-frontière a même dit c'est une véritable machine à remonter dans le temps!
Nous observions ce qui se passait la veille en temps réel en même temps pendant très longtemps les gardes-frontières n'avaient pas grand-chose d'autre à faire à part regarder face;
- pas de télé,
- pas de téléphone,
- pas de journaux!
Dès qu'un bateau des voisins de la petite Diomède s'approche trop, les russes tirent à vue!
Les habitants de la petite Diomède possèdent une ambiance bien plus calme que sa grande sœur russe; elle est habitée par environ 120 personnes qui sont subventionnées par les américains pour rester là-bas pour surveiller la «base ennemie» !
Il y a de l'électricité, de l'eau, une école, un poste de premier secours et un héliport avec un hélico faisant des voyages hebdomadaires sur l'île pour apporter des vivres et du courrier. C'est un spot de chasse à la baleine.
Les premières traces de vie sur l'île remontent à plus de trois mille ans.
La poste coûte le même prix d'envoyer une lettre dans une grande ville que de l'envoyer au village de Diomède.
Parfois pendant l'hiver des avions arrivent à se poser sur l'eau gelée pour délivrer de plus gros objet en sachant qu'il n'y a pas de port sur l'île.
C'est assez difficile d'y faire du tourisme vu qu'il n'y a pas de bar, pas de téléphone et pas de restaurants.
Les médias américains se sont intéressés aux îles Diomède. La gouverneure de l'Alaska Sarah Palin, appartenant au parti républicain, s'est fait lyncher quand elle a dit qu’en Alaska, on voit la Russie depuis sa fenêtre! C'est vrai depuis l'île de la petite Diomède!
Cliquez ICI et ICI pour voir deux vidéos.
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Qui n’a jamais rêvé de savoir ce qu’il se passera demain ?
Une poignée de personnes a ce pouvoir… sans faire appel aux forces occultes. En regardant vers l’ouest, un lundi à 23 h 55, les habitants de la Petite Diomède aperçoivent les côtes de la Grande Diomède. Où nous sommes déjà… mardi soir !
Petit précis d’histoire-géographie pour comprendre cette étrangeté. Les îles Diomède sont situées dans le détroit de Béring, dans l’océan Arctique, entre Alaska et la Russie. Elles sont séparées de 3,2 petits kilomètres, la Grande (ou île Ratmanov en Russie) ayant une superficie de 29 km2, la Petite (île Krusenstern) de 7,5 km2. Mais ces trois petits kilomètres sont aussi ceux où passe la fameuse ligne de changement de date ! D’où cette étonnante particularité temporelle qui fait la célébrité de ces îlots.
Rudes conditions
Car à part ça, on n’y trouve pas grand-chose. Enfin, la vie n’y est pas particulièrement engageante.
Découvertes une première fois par le Russe Simon Dejnev en 1648, puis par le Danois au service de la Russie, Vitus Bering en 1728, le jour de la Sainte-Diomède, un martyr de l’église orthodoxe, les deux îles sont caractéristiques pour leurs hautes falaises et leur végétation plutôt rare. On s’en doute, il y fait particulièrement froid; c’est également très brumeux.
Malgré ces rudes conditions, les îles sont occupées par quelques Inuits, qui peuvent chasser phoques et cétacés. Pendant longtemps, ils allaient d’une île à l’autre, en embarcation ou à pied quand la banquise le permettait. Leur destin bascule quand la Russie, qui domine d’abord ces terres, décide de vendre l’Alaska et quelques îles environnantes aux États-Unis au dix-neuvième siècle. La Petite Diomède fait partie du lot.
Les îles Diomède constituent donc la frontière entre États-Unis et Russie et en temps de Guerre froide, le secteur a été plutôt tendu. Côté russe, on a évacué les rares habitants il y a quelques décennies pour y bâtir une base militaire, une station polaire et un poste frontière… Côté américain, rappelait un article du Huffington Post, on compte moins de 200 habitants et quelques bâtiments, dont ...
- une école-mairie-gymnase,
- une église
- un seul magasin un peu fourre-tout.
Un hélicoptère ravitaille l’île chaque semaine.
Attention néanmoins à ne pas dépasser la frontière, glissait un habitant dans Le Figaro en 2013 : « Quand on chasse l’ours, si on passe par mégarde la frontière, les Russes nous tirent dessus. Ils visent la neige à nos pieds. Ce sont de bons soldats, on ne risque rien. » Ça ne reste cependant pas particulièrement agréable.
Un jour, par un tunnel ou un pont ?
L’île fait parfois l’actualité au-delà de son côté insolite. En 1987, l’Américaine Lynne Cox a rejoint les deux îles à la nage pour célébrer la perestroïka, le rapprochement initié entre Russie et États-Unis. Le nageur Philippe Croizon est aussi passé par là en 2012. Lorsque les projets de ponts ou tunnels entre continents asiatique et américain sont évoqués (une gageure depuis le dix-neuvième siècle), les îles Diomède sont mentionnées comme des étapes incontournables, de par leur position.
Qui sait, peut-être pourra-t-on passer un jour d’aujourd’hui à hier dans un tunnel après-demain !
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