Toilettes publiques : le vrai danger n’est pas là où tout le monde regarde...

Elles nous dépannent au quotidien mais inspirent souvent la méfiance : les toilettes publiques. Entre rumeurs d’infections fulgurantes et peur d’un siège contaminé, difficile de savoir ce qu’il en est vraiment.
Que disent les études sur les microbes qui s’y cachent, et les vrais gestes qui protègent ?
Chaque adulte en bonne santé produit plus d'un litre d'urine et une centaine de grammes de selles par jour, riches en bactéries et en virus. Dans les toilettes publiques, surtout quand l'entretien est irrégulier, ces germes s'accumulent.
Les abattants et leurs alentours peuvent héberger :
- des bactéries intestinales (E. coli, Klebsiella, Enterococcus) et des virus comme le norovirus ou le rotavirus, à l'origine de gastro-entérites ;
- des bactéries de la peau, dont Staphylococcus aureus, parfois multirésistant, mais aussi Pseudomonas et Acinetobacter, responsables d'infections ;
- des œufs de parasites et des protozoaires provoquant des douleurs abdominales.
Sous les rebords de cuvette, un biofilm, un mélange dense de germes, s'installe. Pourtant, d'après une récente étude publiée sur MDPI, les sièges eux-mêmes ne sont pas les zones les plus contaminées :
- poignées de porte,
- boutons de robinet
- leviers de chasse d'eau, touchés des centaines de fois par semaine, abritent souvent davantage de microbes.
Les véritables risques de contamination
La chasse d'eau est l'un des principaux vecteurs. Sans couvercle, elle génère un panache de minuscules gouttelettes projetées jusqu'à deux mètres. Ces micro-gouttes, tout comme l'air brassé par les sèche-mains à air pulsé, peuvent transporter des bactéries et des virus. Les germes se transmettent alors :
- par contact cutané (notamment en cas de coupure),
- en portant les mains non lavées au visage ou à la nourriture ;
- en respirant de fines particules en suspension ;
- ou via des éclaboussures d'eau qui persistent plusieurs chasses d'eau plus tard.
Les bons réflexes d’hygiène
S'asseoir sur un siège de toilettes publiques reste peu risqué pour une personne en bonne santé. Pour plus de sérénité, on peut utiliser un couvre-siège ou passer une lingette. En revanche, les véritables précautions concernent les mains et l'environnement :
- fermer le couvercle avant de tirer la chasse quand c'est possible ;
- se laver les mains au savon pendant au moins 20 secondes ;
- préférer les essuie-mains en papier aux sèche-mains électriques ;
- désinfecter régulièrement son téléphone et éviter de l'utiliser aux toilettes ;
- nettoyer les tables à langer avant et après usage.
Dernier conseil : inutile de se contorsionner en position de « squat » pour éviter le contact avec le siège. Cette posture contracte le périnée, gêne la vidange complète de la vessie et surtout augmente le risque d'éclaboussures indésirables.
En fin de compte, l'hygiène dépend moins du lieu que de nos propres réflexes. Et si la véritable question était : que faisons-nous, nous-mêmes, pour limiter la propagation des germes ?
