Les chiens pourraient détenir la clé pour ralentir le vieillissement chez l’humain ...

Les chiens pourraient détenir la clé pour ralentir le vieillissement chez l’humain ...

Vieillir, n’est-ce pas une drôle d’aventure ? La vérité est que vieillir n’est pas seulement une question d’années sur un calendrier ; c’est une alchimie complexe, biologique et chimique, qui se déroule sans relâche au cœur de chacune de nos cellules. Pendant des décennies, les chercheurs ont désespérément cherché des indicateurs mesurables — des signes dans le corps, que l’on appelle des biomarqueurs , qui pourraient vraiment nous dire à quel point notre corps se porte bien, au-delà de ce que dit notre date de naissance.

Devinez quoi ? Les scientifiques qui étudient nos compagnons à quatre pattes ont fait une trouvaille assez spectaculaire. Ils ont décelé des traces moléculaires qui pourraient bien expliquer le processus de vieillissement chez les animaux et, tenez-vous bien, chez les humains aussi. Ces découvertes, issues d’une étude menée par l’Université Tufts et l’Université de Washington, pourraient bien changer la manière dont on étudie la longévité. En traquant ces molécules, on espère un jour pouvoir mesurer la vitesse de notre vieillissement… et peut-être même réussir à freiner un peu la machine.

Pourquoi les chiens sont-ils de si bons partenaires de recherche ?

Imaginez : près de 800 chiens ont participé au fameux « Dog Aging Project ». Ces animaux, ce ne sont pas des cobayes en laboratoire. Ce sont nos voisins, nos amis qui dorment sur le canapé. Ils vivent dans des maisons, mangent la nourriture de la famille, et respirent le même air que leurs propriétaires. Cet environnement partagé est crucial ! Cela fait d’eux des modèles incroyablement pertinents pour comprendre la biologie humaine.

L’analyse de leur sang a révélé que près de 40 % des petites molécules qu’ils contiennent évoluent, changent, en fonction de leur âge. C’est énorme !

Les petites molécules qui racontent l’âge

Ces fameuses molécules, les scientifiques les appellent des « métabolites ». Daniel Promislow, conseiller scientifique pour l’étude, les décrit très bien : « Ce sont, au fond, les blocs de construction de la vie . » Je suppose que ça parle à tout le monde, non ? Elles servent de matière première pour former nos protéines, notre ADN, et maintiennent nos cellules en vie.

La découverte suggère que le vieillissement ne se contente pas de nous fatiguer ou de ralentir nos mouvements. Il transforme profondément notre métabolisme. Notre chimie interne change sa manière de fonctionner. Quand on y pense, c’est logique : le corps ne fonctionne plus avec les mêmes recettes à 80 ans qu’à 20 ans.

Ces acides aminés modifiés, témoins de l’usure cellulaire

Parmi les milliers de molécules examinées, un groupe est sorti du lot : les acides aminés post-traductionnellement modifiés ou ptmAAs. Bon, le nom est un peu barbare, j’avoue. En gros, ces molécules se forment de deux manières. Soit elles apparaissent quand nos protéines se décomposent, s’usent. Soit elles sont le résultat du travail des bactéries dans notre intestin, quand elles digèrent nos aliments.

Les chercheurs ont observé que ces ptmAAs étaient bien plus fréquents chez les chiens âgés. Et ce qui est intéressant, c’est que cela ne dépendait ni de la race, ni de la taille de l’animal. Comme l’explique M. Promislow, cela fait le lien entre le vieillissement et la façon dont le corps gère ses protéines.

Si ces molécules s’accumulent, cela pourrait signaler que nos cellules recyclent plus lentement leurs composants ou qu’il y a une usure générale qui s’installe. Chaque changement, même microscopique, est un indice.

Quand les reins révèlent l’impact du temps

Une chose est apparue très clairement dans les données. Les chiens qui avaient des reins un peu moins performants présentaient des taux plus élevés de ces acides aminés modifiés. Nos reins, ils sont nos filtres. Leur rôle normal est de purifier le sang des sous-produits des protéines, des déchets. Quand ce filtrage faiblit, ces produits chimiques restent là, s’accumulant dans la circulation sanguine.

Cette accumulation pourrait être un excellent révélateur de l’efficacité avec laquelle le corps parvient à éliminer ses propres déchets. Et cela pourrait aussi expliquer pourquoi certains animaux, et peut-être certains humains, semblent vieillir plus doucement. Avoir des reins solides, qui travaillent bien, pourrait maintenir le sang plus propre et le corps plus sain, plus longtemps.

Puisque notre biologie est si proche de celle de nos chiens, on peut supposer que cette découverte nous concerne aussi directement.