Différences entre les catholiques et les orthodoxes

Différences entre les catholiques et les orthodoxes

Des sources d’autorité distinctes

Alors que l'Église catholique est dirigée par le pape, considéré comme le successeur de Saint Pierre et le chef suprême de l'Église sur Terre, l'Église orthodoxe, qui se définit comme apostolique, fonctionne de manière plus collégiale, avec plusieurs patriarches (considérés comme des archevêques) et évêques autonomes. Il n'y a pas de figure unique équivalente au pape. Les décisions sont souvent prises par consensus ou lors de conciles.

Contrairement au dogme catholique, les prêtres (qu’on appelle « popes ») peuvent se marier mais avant leur ordination. En revanche, les évêques sont contraints au célibat.

L’Église orthodoxe utilise le calendrier julien, introduit par Jules César en 45 av. J.-C. et qui est basé sur les cycles solaires. L’Église catholique, elle, utilise le calendrier grégorien, introduit par le pape Grégoire XIII au XVIe siècle afin de corriger le décalage accumulé par le calendrier julien. En effet, celui-ci surestime l’année solaire ce qui explique que Pâques ne soit pas fêtée au même moment dans les deux Églises.

Contrairement à la liturgie romaine, plus sobre et plus intellectuelle, on considère la tradition byzantine comme étant plus complexe et plus mystique. Caractérisée par l’usage extensif d’icônes que les fidèles vénèrent comme symboles, les messes sont généralement célébrées dans la langue vernaculaire et sont accompagnées de chants a cappella, de poésie chantée (les instruments de musique étant proscrits). Il est également d’usage de brûler de l’encens dans l’église. 

Pendant le service, il existe une plus grande séparation symbolique entre le clergé, seul habilité à toucher l’autel eucharistique et « protégé » par l’iconostase, et les laïcs qui restent debout. En effet, le pope fait souvent face à l’autel pendant les parties clés de la messe et tourne donc le dos aux baptisés. Il se dirige ainsi vers l’est, la direction vers laquelle les chrétiens attendent le retour du Christ.

Dans la liturgie latine, au contraire, l’accent est davantage mis sur la participation active des fidèles pendant les rites. Enfin, pendant l’Eucharistie, les orthodoxes utilisent un pain fermenté, à la différence des catholiques qui préfèrent un pain azyme, c'est-à-dire sans levain. 

Le baptême 

Le rite du baptême est également légèrement différent. Si les catholiques pratiquent le baptême par effusion, c'est-à-dire par versement d’eau sur le front du baptisé, les orthodoxes procèdent plutôt par immersion totale du corps, fidèle à la tradition originelle.

Croix et signe de croix

La différence entre la croix catholique et la croix orthodoxe réside principalement dans leur conception et leur symbolisme. La croix catholique est typiquement une croix latine, qui a une longue branche verticale et une branche horizontale plus courte. Elle est symétrique et simple dans sa forme. Il est aussi commun de voir dans les églises catholiques des crucifix, représentant la croix sur laquelle est mort Jésus et qui symbolise le sacrifice du Christ pour le salut de l’humanité. 

La croix orthodoxe, quant à elle, est généralement représentée avec trois barres : la longue branche verticale est barrée de deux barres horizontales en haut et d’une barre oblique en bas (où se seraient reposés les pieds de Jésus).

Parmi les autres différences entre orthodoxes et catholiques, on peut noter le signe de croix qui n’est pas fait de la même façon. Chez les orthodoxes, le signe de croix se fait avec le pouce, l’index et le majeur de la main droite et dans le sens suivant : front, poitrine, épaule droite, épaule gauche ; à la différence des catholiques qui se signent de gauche à droite.

Différences doctrinales sur la Vierge Marie 

Bien que les deux Églises reconnaissent la Vierge Marie comme Theotokos, c'est-à-dire comme « Mère de Dieu », deux points de divergence sont à signaler. Le premier concerne le dogme catholique de l’Immaculée Conception proclamé en 1854 qui n’est pas reconnu par l’Église orthodoxe. En effet, pour les orthodoxes, Marie est devenue pure après sa naissance. Si elle a vécu sans commettre de péché personnel, ils ne la considèrent toutefois pas exempte du péché originel à sa conception.

Le deuxième point concerne l’élévation de la Vierge après sa mort. Chez les catholiques, l’Assomption de Marie est devenue un dogme proclamé en 1950. Il enseigne que Marie, à la fin de sa vie terrestre, est montée au ciel à l’initiative de Dieu. Les orthodoxes, eux, parlent plutôt de la Dormition de la Vierge : Marie s’est endormie dans la mort. Celle-ci n’a pas fait l’objet d’un dogme.